CYPHER (2002)

De Vincenzo Natali

Science-Fiction - 1h35 - Tous publics

Après avoir fait une entrée remarquée dans le monde du cinéma avec CUBE (1997), un film de SF horrifique tétanisant, Vincenzo Natali aurait pu céder aux grosses productions hollywoodiennes. Que nenni, il préfère les budgets moyens et les concepts stimulants. Pour CYPHER, on a de la SF d'espionnage dans laquelle un salary-man lambda cherche le grand frisson en intégrant une société de renseignement industriel high-tech. Mais entre les machinations, les troubles de personnalité, les chocs entre réalité et imagination, il y a de quoi perdre la boussole. Heureusement le film, très ingénieux, la conserve à l'image de son réalisateur. Resterez-vous dans un canapé ? Deviendrez-vous un espion ? Serez-vous amoureux de Lucy Liu ?

CITY OF LIFE AND DEATH (2009)

De Chuan Lu

Titre original : NANJING! NANJING!

Guerre - 2h13 - Déconseillé aux moins de 16 ans

En 1937, l'armée impériale japonaise prend possession de la capitale chinoise Nankin et y établit un siège atroce pour les habitants, entre massacres innommables et minces espoirs de survie. Une Zone de Sécurité Internationale est au centre du récit. Le film suit des personnages de chaque camp, de chaque groupe, pour rendre compte de l'humanité, aussi martyrisée soit-elle, de ces individus pris au piège de l'horreur de la guerre. La mise en scène est puissante mais sait aussi capter des instants d'émotions. Car oui, on peut traiter un évènement sombre de l'Histoire sino-japonaise tout faisant du beau cinéma, sans caricatures ni fioritures.

LADY YAKUZA : LA PIVOINE ROUGE (1968)

De Kôsaku Yamashita

Titre original : HIBOTAN BAKUTO

Drame - 1h38 - Tous publics

LA PIVOINE ROUGE est le premier film de la saga LADY YAKUZA qui en comporte huit, tous plus intéressants les uns que les autres. On y suit l'itinérance d'une jeune femme qui découvre et apprend son rôle de chef de clan pour marcher dans les traces de son père assassiné. Le renoncement de sa vie d'épouse, son parcours initiatique douloureux, ses rencontres pittoresques, ses talents de joueuse, de diplomate, de combattante, constituent un remarquable portrait féminin pour lequel l'actrice Sumiko Fuji apporte toute son humanité. La poésie mélancolique typique de ces productions est symbolisée par la chanson-thème du personnage.

L'ODYSSÉE DU HINDENBURG (1975)

De Robert Wise

Titre original : THE HINDENBURG

Catastrophe - 2h05 - Tous publics

Si on ne connaît pas l'histoire du zeppelin Hindenburg, fleuron de l'Allemagne hitlérienne d'avant-guerre, la découverte du film est absolument fantastique. Mais même si on connaît l'histoire, le visionnage peut être tout aussi passionnant. La raison à cela ? Le grand Robert Wise aux manettes (WEST SIDE STORY, LA CANONNIÈRE DU YANG-TSE), une intrigue élaborée qui distille le suspense jusqu'au bout, et des images inédites usant de techniques novatrices pour l'époque. Ça vaut bien un petit tour en dirigeable bien calé dans son canapé.

JE VEUX MANGER TON PANCRÉAS (2018)

De Shin'ichirô Ushijima

Titre original : KIMI NO SUIZÔ O TABETAI

Animation - 1h48 - Tous publics

Voilà bien le genre de film qui nous rappelle, s'il le fallait encore, toute la richesse et la singularité de l'animation japonaise. Si les figures habituelles du mélodrame adolescent semblent bien présentes au demeurant (la fille pétillante, le garçon taciturne), cette adaptation du livre éponyme déroule son récit comme on dénouerait le fil des émotions qui nous traversent. C'est triste, c'est surprenant, c'est beau.

GETTING ANY ? (1994)

De Takeshi Kitano

Titre original : Minnâ Yatteruka!

Comédie - 1h48 - Tous publics

Si Takeshi Kitano est surtout réputé pour ses polars musclés à la sauce yakuza (SONATINE, OUTRAGE), le cinéaste est aussi un incroyable auteur comique hérité de son parcours antérieur. Nul besoin d'être spécialiste de la carrière du bonhomme ou de la culture nippone pour se vautrer de rire devant GETTING ANY ?, histoire en marabout-de-ficelle complètement délirante. Un catalogue complet d'humour japonais !

L'ADIEU AU ROI (1989)

De John Milius

Titre original : FAREWELL TO THE KING

Guerre - 1h57 - Tous publics avec avertissement

En 1942, un déserteur de l'armée U.S. fuit au cœur de la jungle de Bornéo et va devenir le roi d'une tribu pour changer sa vie. Cependant, entre la pression des alliés britanniques et celle des ennemis japonais, la réalité de la guerre revient bousculer son utopie. Aventure humaniste, philosophique, politique, John Milius (L'AUBE ROUGE) adapte un livre de Pierre Schoendoerffer pour réaliser un étonnant conte historico-guerrier porté par le toujours halluciné Nick Nolte.

QUE LA BÊTE MEURE (1969)

De Claude Chabrol

Thriller - 1h50 - Tous publics avec avertissement

Il fallait bien un Claude Chabrol au sommet de sa forme pour narrer une histoire de vengeance en terre bretonne, a priori classique, mais en fait très complexe et malaisante. Jean Yanne, qui incarne un présumé coupable détestable et détesté, est odieusement génial. Le film n'est pas une vulgaire satire, il expose une réflexion déstabilisante sur les faiblesses de l'âme humaine.

MONSIEUR JOE (1949)

De Ernest B. Schoedsack

Titre original : MIGHTY JOE YOUNG

Fantastique - 1h34 - Tous publics

Dans la foulée du chef-d’œuvre KING KONG, Ernest B. Schoedsack avait échoué en partie à donner une filiation directe au grand singe (sa suite, LE FILS DE KONG, en 1933, était intéressante mais complètement tronquée). Quelques années plus tard, il retrouve son compère Merian C. Cooper au scénario, Willis O'Brien aux effets spéciaux pour son dernier grand fait d'armes (accompagné d'un jeune assistant, Ray Harryhausen, le futur génie en la matière) pour mettre en scène une sorte de "petit cousin" simiesque. Mais loin d'être une version au rabais, MONSIEUR JOE est un formidable spectacle familial, trépidant, émouvant, techniquement bluffant, et qui donne envie d'avoir le même animal à la maison (avec beaucoup d'espace dans le jardin tout de même !).

SHOLAY (1975)

De Ramesh Sippy

Aventures - 3h24 - Tous publics

De la même manière qu'on caricaturait le western italien de "spaghetti", le western indien pouvait être qualifié de "curry". Sauf que l'action de SHOLAY se déroule vraiment en Inde (donc pas de faux paysages américains) et que le film est un fleuron de Bollywood qui rend d'ailleurs un immense hommage aux westerns... transalpins ! Visiblement inspiré par Segio Leone, Ramesh Sippy réalise une grande fresque dont l'aventure épique, les personnages truculents, les situations variées, et la touche culturelle indienne en font un spectacle à se délecter goulûment.