LA VENGEANCE EST À MOI (1979)

De Shôhei Imamura

Titre original : FUKUSHÛ SURU WA WARE NI ARI

Policier - 2h20 - Déconseillé aux moins de 12 ans

Un polar japonais qui remue son auditoire partout où il a été visionné à l'époque, ce n'est pas banal. Il faut reconnaître qu'il s'inspire de faits réels qui ont secoué le Japon, à savoir les meurtres et la cavale d'un serial killer à travers tout le pays. Mais surtout, le traitement du réalisateur est très perturbant et novateur puisque le récit est non-linéaire, d'une architecture complexe sur plusieurs temporalités, et que la mise en scène s'apparente à un long reportage, sans concession et sans jugement, sur le tueur en question et son environnement. Un peu comme si on nous disait : la société finit toujours par engendrer des monstres, c'est ainsi, il n'y a pas de remède contre cela. Impressionnant.

LES PRODUCTEURS (1967)

De Mel Brooks

Titre original : THE PRODUCERS

Comédie - 1h28 - Tous publics

Première réalisation de Mel Brooks, le pape de l'humour parodique dont vont s'inspirer de nombreux rejetons plus ou moins légitimes, ce film est un marqueur de la comédie US qui fait preuve d'un sens de l'irrévérence et du contrepied totalement jouissif, ainsi que d'une faculté à rendre attachants des personnages indéfendables. C'est tellement bon la dérision...

JOHNNY S'EN VA-T-EN GUERRE (1971)

De Dalton Trumbo

Titre original : JOHNNY GOT HIS GUN

Drame - 1h51 - Déconseillé aux moins de 12 ans

 

Le scénariste hollywoodien Dalton Trumbo n'a réalisé qu'un seul film dans sa carrière, et c'est peu dire que ce fût un coup de maître... voire même un coup traumatisant ! Son film, adapté directement de son propre roman, est en effet d'une finesse d'écriture admirable, mais la mise en scène et le découpage sont au diapason afin de narrer cette histoire édifiante d'un grave mutilé de guerre maintenu en vie pour faire avancer la médecine. Rarement un film est parvenu à sonder l'âme humaine à ce point. Choquant et vertigineux.

AUDITION (1999)

De Takashi Miike

Titre original : Ôdishon

Horreur - 1h55 - Déconseillé aux moins de 16 ans

Le stakhanoviste Takashi Miike est un adepte du cinéma déviant. Il est bon de prévenir parce que ce film-choc, qui démarre comme un simple mélodrame sur deux êtres seules qui se rencontrent, risque fort de décontenancer le spectateur peu habitué aux saillies du réalisateur nippon. Toutefois, ce n'est pas qu'un gimmick. Cette adaptation d'un roman de Ryû Murakami raconte une histoire avec un sens profond qui trouve ses ramifications dans les questionnements existentiels des japonais. L'horreur est autant à l'extérieur des corps qu'à l'intérieur.