LES QUATRE DE L'APOCALYPSE (1975)

De Lucio Fulci

Titre original : I QUATTRO DELL'APOCALISSE

Western - 1h20 - Déconseillé aux moins de 12 ans

Quatre paumés du grand Ouest sauvage, un joueur de cartes cynique, une prostituée malheureuse, un alcoolique désabusé et un descendant d'esclave noir psychiatriquement malade, parcourent ensemble un hypothétique chemin à la recherche d'un monde meilleur. Mais la mort, la souffrance, la perfidie sont omniprésentes. L'excellent Lucio Fulci, plutôt habitué aux comédies potaches et aux thrillers retors en début de carrière, s'était approprié avec brio un genre en phase terminale. Sa relecture originale du mythe des cavaliers de l'apocalypse est empreint d'une mélancolie saisissante et d'une aura mystique, typiques du réalisateur. Le final est bouleversant. De quoi renaître de l'enfer du canapé !

HELLZAPOPPIN' (1941)

De H.C. Potter

Comédie Musicale - 1h24 - Tous publics

Comment peut-on résumer un tel maelstrom cinématographique dans lequel les réalités s'entremêlent, les points de vue s'enchevêtrent, les gags burlesques s’entrechoquent, les mises en abîmes s'entrelacent, et où le 4ème mur vole en éclat, tout en racontant une formidable histoire sur le mythe du cinéma ? Bah ça sert à rien. On s'installe dans le canapé et on profite de ce chef-d’œuvre non-sensique bon-sensique.

FRÈRE DE SANG (1982)

De Frank Henenlotter

Titre original : BASKET CASE

Horreur - 1h31 - Déconseillé aux moins de 12 ans

Peut-on faire un film gore qui soit inventif, satirique, tragique, en somme marquant, malgré un budget fauché ? La réponse est oui, nous dit l'effronté Frank Henenlotter. Pour son premier long-métrage horrifique, celui qui allait devenir un réalisateur-culte des vidéoclubs avec quelques bisseries "monstrueuses" (FRANKENHOOKER, FRÈRE DE SANG 2 et 3), a tapé dans le mille avec cette histoire délirante. Les moyens anémiques renforcent le côté crasseux et dérangeant (certains effets sonores rudimentaires sont glaçants). L'intrigue caricaturale accouche d'un final poignant. Dans le panier, personne ne vous entend crier...

LE ROYAUME DES RÊVES ET DE LA FOLIE (2013)

De Mami Sunada

Titre original : YUME TO KYÔKI NO ÔKOKU

Documentaire - 1h58 - Tous publics

Le studio Ghibli a ouvert ses portes en 2012 pendant la production de LE VENT SE LÈVE de Hayao Miyazaki, et LE CONTE DE LA PRINCESSE KAKUYA de Isao Takahata, les deux poids lourds de l'usine à rêves de la japanimation, cornaqués par le producteur Toshio Suzuki. Le documentaire qui en résulte suit principalement le maître Miyazaki dans son travail exigeant, mais aussi dans ses réflexions profondes sur le monde qui l'entoure et sur son art, loin de toute mièvrerie. Bien que la durée soit longue, le film est passionnant, drôle, instructif et très attachant, que l'on soit cinéphile hardcore ou simple japanophile. Une quiétude toute nippone se dégage de cet univers, à l'image du chat occupant les lieux tel un gardien du temple.

LE VOYEUR (1960)

De Michael Powell

Titre original : PEEPING TOM

Policier - 1h41 - Tous publics avec avertissement

Dans le genre "film métatextuel sur le cinéma", LE VOYEUR du britannique Michael Powell se pose là. Au-delà d'une intrigue, somme toute classique, de serial killer trucidant des jeunes femmes, c'est bien le mode opératoire, la psyché du tueur, son environnement et son passé qui font de ce film, mal-aimé à sa sortie, un formidable terrain de jeu cinématographique, thématiquement dense. Il inséminera des cinéastes (Brian De Palma par exemple) et des dispositifs de mise en scène, autour de la question du point de vue de la caméra, et par conséquent de celui des gens se situant derrière l'objectif ou devant l'écran, qu'ils soient créateurs, spectateurs, ou scientifiques ! Fascinant.

L'ARMÉE DES OMBRES (1969)

De Jean-Pierre Melville

Drame - 2h25 - Tous publics

Adapté d'un livre de Joseph Kessel, ancien résistant, et réalisé par le génial cinéaste Jean-Pierre Melville (LE SAMOURAÏ, LE CERCLE ROUGE), aussi résistant, L’ARMÉE DES OMBRES décrit le parcours de quelques-uns de ces héros de l'ombre (justement) dans la France occupée en 1942. Incroyablement méticuleux, effroyablement authentique, remarquablement incarné, ce chef-d’œuvre est peut-être à la fois le meilleur film de Melville, le meilleur film de Lino Ventura, le meilleur film sur la Résistance... et peut-être même le meilleur film français de son époque, tiens !

LA MÉLODIE DU MALHEUR (2001)

De Takashi Miike

Titre original : KATAKURI-KE NO KÔFUKU

Comédie Musicale - 1h53 - Déconseillé aux moins de 12 ans

Quand on se donne la peine de farfouiller dans la filmographie hétéroclite et astronomique de Takashi Miike, il y a des chances de tomber sur des trucs étonnants. Prenez un alter-ego difforme et très fauché de LA MÉLODIE DU BONHEUR de Robert Wise, ajoutez une version déviante et très polluée de LA PETITE MAISON DANS LA PRAIRIE, mélangez avec une sauce comico-horrifico-animée (???), parsemez de désespoir, de suicide, de solitude, de cadavres, etc... vous obtenez LA MÉLODIE DU MALHEUR, un délirant bazar filmique sur la quête... du bonheur ! Ah ah, le XXIème siècle commençait sous les meilleurs auspices.

GIRL FLU. (2016)

De Dorie Barton

Comédie Dramatique - 1h32 - Tous publics

Pas facile d'être une jeune fille de 12 ans quand on doit digérer un déménagement, être élevé par une mère immature, et se confronter aux enfants de son âge. Mais lorsque les premières règles arrivent subitement, c'est la catastrophe, le monde s'écroule ! Heureusement, il s'agit d'un feel-good movie, la jeune fille grandit... et sa mère aussi. Entre deux péripéties de protection hygiénique, la petite famille imparfaite emmenée par la toujours géniale Katee Sackhoff (BATTLESTAR GALACTICA) trouvera son chemin.

POLICE FÉDÉRALE, LOS ANGELES (1985)

De William Friedkin

Titre original : TO LIVE AND DIE IN L.A.

Policier - 1h56 - Tous publics avec avertissement

Tout ce qui codifie le Los Angeles des années 80 est condensé dans ce polar de William Friedkin. De la même manière que son FRENCH CONNECTION constituait le polar séminal du New-York des années 70. La même densité narrative, la même interprétation fiévreuse, la même énergie folle dans la mise en scène, allant jusqu'à proposer, là aussi, une course-poursuite en bagnole d'anthologie. Si vous avez une tendresse pour la musique pop, les néons fluorescents et le soleil californien, il y a fort à parier que POLICE FÉDÉRALE, LOS ANGELES devienne un film-culte.